Kinsources ANR project (2013-2017)
The Kinsources.net platform was created with funding from the French National Research Agency (ANR Corpus Program). The Kinsources project, 2013-2017 involved research institutes University of Paris West - Nanterre, University of Paris IV Sorbonne, the School for Advanced Studies in the Social Sciences (EHESS) and the French National Centre for Scientific Research (CNRS).
Kinsources project abstract :
The aim of the project is the development of an open interactive online platform for archiving, sharing, analysing, and comparing kinship data (genealogies, terminologies and residential data) used in scientific research (particularly in anthropology, history and demography). Combining the functions of an archive of primary sources with those of a toolbox providing advanced software for their analysis, the project forms part of a research perspective aiming to understand the interactions between genealogy, terminology and space in the emergence of kinship structures. The platform is hosted by the TGIR (very large research infrastructure) Huma-Num, thus uniting the principles of secure data storage, open access, and scientific quality control, while at the same time allowing for continuous data completion and software improvement by authors and developers. Having as its medium-term objective to bring together a large part of the kinship data used in international scientific research, the platform will constitute an important and innovative research instrument providing kinship studies with both a solid empirical basis and an integrated analytical framework.
Thanks to the ANR Fundings, two main events have been organized:
- Final Conference of the Kinsources ANR Project "Aux sources numériques de la parenté" (July 2016)
- French Interdisciplinary Workshop organized by the Kinsources ANR Project "Les Espace-Temps de la Parenté" (June 2015)
Final Conference of the Kinsources ANR Project "Aux sources numériques de la parenté"
Colloque de fin de programme « Aux sources numériques de la parenté » - 7 et 8 juillet 2016
Collège de France, salle 5, 11 Place Marcelin Berthelot, 75005 Paris
Le programme de recherche « Kinsources » initié en février 2013 et financé par l’Agence Nationale de la Recherche arrive à son terme au mois de juillet 2016.
Ce projet a permis d’élaborer une plateforme ouverte et interactive (www.kinsources.net) pour l’archivage, le partage, la publication et l’analyse des données de parenté utilisées dans le cadre de la recherche scientifique, notamment en anthropologie, en histoire et en démographie. (et mobilisant des informations généalogiques, relationnelles, résidentielles et terminologiques).
Hébergée par l’infrastructure Huma-Num, la plateforme Kinsources est aujourd’hui un portail de référence, doté d’un comité scientifique international, qui rassemble plus d ́une centaine de corpus généalogiques. Elle propose un environnement et des fonctionnalités simples permettant aux chercheurs de publier et diffuser eux-mêmes leurs données dans des formats ouverts (XML) tout en valorisant leur travail et en protégeant leurs droits.
Le programme « Kinsources » a en outre permis d’intégrer de nouveaux modules au logiciel d'analyse de la parenté Puck développé par l’équipe Kintip (www.kintip.net) en étroite connexion avec la plateforme : spatialisation géomatique, analyse de séquences, analyse de terminologies de parenté.
Ce colloque international réunira des chercheurs, ingénieurs, développeurs informatiques et représentants d’organismes scientifiques pour discuter des défis scientifiques, méthodologiques, informatiques et politiques que représente le développement des outils numériques pour la collecte, le partage et l’analyse des données de parenté.
Le colloque sera structuré autour de quatre sessions réparties chacune sur une demi-journée.
L’entrée est libre et gratuite. Pour toute question, veuillez écrire à l’adresse suivante :
contact@kinsources.net
L'affiche du Colloque de fin de programme « Aux sources numériques de la parenté » - 7 et 8 juillet 2016 (en pdf)
Programme détaillé du colloque :
Cliquez ici pour accéder au programme en pdf
Jeudi 7 Juillet 2016
Session I – Jeudi 7 juillet 2016 – 10h00-13h00
Kinsources : une plateforme ouverte de stockage et d’analyse de données de parenté à usage scientifique
Cette session présentera la plateforme et les réalisations du programme Kinsources.
Intervenants :
- Olivier Kyburz (LESC, Université Paris X-Nanterre)
- Anne Garcia-Fernandez (LAS, CNRS)
- Pascal Cristofoli (LaDéHiS-CRH, EHESS)
Session II – Jeudi 7 juillet 2016 – 14h30-17h30
Des sources à la toile : Ce que le numérique change pour le traitement des données de parenté
Cette session donnera la parole aux utilisateurs des corpus de parenté réunis au cours du programme Kinsources.
Intervenants :
- Cyril Grange (historien, Centre Roland Mousnier- Univ. Paris IV, CNRS)
- Olivier Kyburz (anthropologue, LESC, Université Paris X-Nanterre), Jean Schmitz (IMAF, IRD)
- André Bourgeot (anthropologue, LAS, Collège de France-CNRS)
- Michael Gasperoni (historien, Ecole Française de Rome)
- Woodrow W. Denham (anthropologue)
- Robert Descimon et Martine Bennini (historiens, LaDéHiS-CRH, EHESS)
- Aurélien Dasré (démographe, GTM-CRESPPA, Université Paris X-Nanterre) et Véronique Hertrich (démographe, DEMOSUD, INED)
- Enric Porqueres i Gené (anthropologue, GEI-CRH et LAIOS, EHESS)
Vendredi 8 Juillet 2016
Session III – Vendredi 8 juillet 2016 – 9h30-12h30
Radiographier la parenté : perspectives numériques d’analyse et de recherche
Cette session donnera la parole aux producteurs d’outils informatisés pour l’exploitation des corpus.
Intervenants :
- Klaus Hamberger et Christian Momon (LAS, EHESS et Devinsy SA), Puck (http://Kintip.net)
- Peter Withers (Max Planck Institute for Psycholinguistics), KinOath (http://tla.mpi.nl/tools/tla-tools/kinoath/)
- Vladimir Batagelj (University of Ljubljana, Slovenia), Pajek (http://mrvar.fdv.uni-lj.si/pajek/)
- Jean-Daniel Fekete (Equipe Aviz, INRIA), GeneaQuilts (http://www.aviz.fr/geneaquilts)
- Bertrand Duménieu (Laboratoire Cogit, IGN), Geohistoricaldata (https://www.geohistoricaldata.org/)
Session IV – Vendredi 8 juillet 2016 – 14h00-17h :30
TABLE RONDE : « Pérennité et innovation technique : quel devenir pour les plateformes ouvertes en sciences sociales ? »
Intervenants :
- Mike Fischer (Yale University, USA), Human Relation Area Files (http://www.yale.edu/hraf/)
- Laurent Dousset (CREDO, EHESS), Plateforme ODSAS (http://www.odsas.net/)
- Christian Momon (Devinsy SA), KIWA et Kinsources (https://www.kinsources.net/)
- Olivier Baude (TGIR Huma-num), Services Huma-num (http://www.huma-num.fr/)
- Enric Porqueres i Gené (GEI-CRH et LAIOS, EHESS)
- Fabrice Boudjaaba (Directeur adjoint scientifique de l’INSHS-CNRS)
- Philippe Casella (Direction de la recherche, EHESS)
French Workshop organized by the Kinsources ANR Project "Les Espace-Temps de la Parenté"
Journée d’études Interdisciplinaires - 5 et 6 juin 2015
Université de Paris-Ouest-Nanterre, salle des thèses « René Rémond », B-105
Réseaux de parenté et réseaux spatio-temporels sont étroitement imbriqués. D’une part, la parenté constitue en elle-même une façon de façonner l’espace-temps par l’articulation des groupes de parents et des circuits d’alliance avec la succession de générations. D’autre part, les logiques qui régissent les regroupements résidentiels et les trajectoires migratoires non seulement mobilisent mais créent et transforment continument les liens de parenté.
Pourtant, études de parenté et études spatiales restent encore largement déconnectées, notamment en ce qui concerne les outils conceptuels et informatiques qu’ils emploient. Ainsi, l’analyse des réseaux de parenté et des circuits matrimoniaux reste encore largement tributaire aux seuls liens généalogiques ; de même, les études des migrations ou de l’organisation résidentielle n’explorent la parenté généralement qu’au niveau égocentré et sans valoriser son aspect réticulaire.
Ces journées études, qui réunissent anthropologues, historiens, démographes et informaticiens, cherchent à ouvrir des perspectives novatrices pour développer des outils prenant pleinement en compte les conditions spatiotemporelles de la parenté et la façon dont la parenté structure l’espace-temps social.
Les journées d’études s’inscrivent dans le projet ANR Kinsources (www.kinsources.net) . Elles se dérouleront sous forme d’un atelier ouvert, favorisant l’échange libre d’idées et la présentation de travaux en cours.
L’entrée est libre et gratuite. Pour toute question, veuillez écrire à l’adresse suivante :
olivier.kyburz@mae.u-paris10.fr
L'affiche des Journées Espace-Temps de la Parente des 5 et 6 juin 2015 (en pdf)
Programme détaillé des journées :
Cliquez ici pour accéder au programme en pdf
Vendredi 5 juin, 09h30-12h30
Eric Mermet (EHESS, Pôle SIG), Un module de spatialisation intégré à Puck.
La spatialisation des réseaux sociaux permet de comprendre autrement l'interactivité qu'il peut exister entre individus.
Outre les liens interpersonnels, des liens reposant sur le territoire sont souvent structurant pour les relations qu'entretiennent des individus.
Pour cette raison, Puck se dote dans une prochaine version d'un module de cartographie.
Ce module permettra d'afficher spatialement des réseaux d'alliance, des réseaux de flux ou encore des parcours migratoires.
Dans cet exposé, les principales fonctionnalités du module de cartographie seront présentées :
- choix quant à la base de données utilisées pour le géocodage des lieux;
- obtention d'une carte à partir de données d'un corpus;
- navigation dans la carte;
- configuration des styles d'affichage;
- export des données dans un format SIG;
- importation de ces données dans un outil SIG.
L'exploitation de ces données dans de tels outils ouvre le champs de l'analyse spatiale liée aux réseaux de parenté et aux réseaux spatio-temporels.
Klaus Hamberger (EHESS-LAS), L'analyse de réseaux résidentiels et migratoires - perspectives méthodologiques.
Les réseaux de parenté sont traditionnellement représentés comme des réseaux bimodaux reliant des individus et des familles. Un premier pas pour étendre ce modèle au-delà des relations généalogiques consistait à élargir les nœuds relationnels à toute sorte de relations polyadiques, dont les familles ne représentent plus qu’un cas spécial. Cet élargissement nécessite en contrepartie une réflexion sur le statut et la connexion mutuelle des différents types de nœuds relationnels. L’exposé propose de fonder cette réflexion sur une topologie de l’espace-temps social, modélisée comme un réseau de nœuds relationnels connectés par des liens de succession et de simultanéité. Ce modèle a été implémenté dans un nouveau module du logiciel Puck pour l’analyse de structures spatiotemporelles, tels les parcours migratoires ou les groupes résidentiels. L’exposé présentera les choix méthodologiques qui ont présidé à ce module ainsi que les perspectives qu’ils ouvrent pour une étude intégrée de l’espace-temps et de la parenté.
Olivier Kyburz (Université Paris Ouest-Nanterre-LESC), Jean Schmitz (CEMAF), Migrants de Meri : du village sahélien à Columbus Ohio, évolution des liens et des trajectoires.
Les Haalpulaar’en de la moyenne vallée du Sénégal ont emboité le pas à leurs voisins Soninké et ont nourri un flux très important de migrants en Afrique même, en France et maintenant aux USA. Un premier corpus généalogique des Peuls de Meri a été établi à la fin des années 70 par Jean Schmitz et Abdoul Sow, intégrant les biographies migratoires dans des chronogénéalogies. Il a été complété en 2006 et 2007 par Abdoul Sow et Olivier Kyburz. Les données généalogiques ont été numérisées à l'aide du logiciel PUCK et enrichies de recueils de données biographiques relatives aux déplacements. Notre présentation cherchera a rendre compte des évolution dans les pratiques migratoires, tant dans les destinations que dans les liens unissant les gens de Meri à leur parents immigrés. L'enjeu est d'étendre l'analyse des réseaux appliquée aux données matrimoniales aux migrations internationales afin de décrire et mesurer les phénomènes de multilocalité.
Vendredi 5 juin, 14h00-17h00
Aurélien Dasré (UPO/GTM-CRESPPA), Véronique Hertrich (INED), Olivia Samuel (Université de Versailles St Quentin / Laboratoire Printemps), Entre généalogies et suivi démographique : explorer la complexité et la dynamique de l’environnement familial des enfants en milieu rural malien.
La plupart des populations subsahariennes ont développé des formes d’organisation familiale complexes, assurant la prise en charge des enfants au sein d’un réseau de parenté élargi. Pour le démographe, l’approche de cet environnement familial passe le plus souvent par des indicateurs de taille et de structure formelle. Nous proposons ici de l’enrichir d’une part en abordant la dynamique de cet entourage familial et d’autre part en étudiant les relations de parenté en jeu. Les données mobilisées proviennent d’un suivi de population engagé au Mali depuis 25 ans, comprenant un recueil généalogique conjointement aux enquêtes démographiques. Nos analyses rendent compte non seulement de la complexité mais aussi d’une importante instabilité de l’environnement relationnel des enfants, tel qu’il est vécu au sein du groupe domestique. Les individus traversent tout au long de leur enfance des configurations familiales et relationnelles changeantes. L’exploitation des données généalogiques par le logiciel Puck permet de préciser la diversité et la variabilité des relations de parenté mobilisées autour de l’enfant et d’apprécier la stabilité au cours du temps des différentes catégories d’apparentés.
Sandro Guzzi (Université de Lausanne), Arnaud Bringé (INED, SMS) et Pascal Cristofoli (EHESS, LaDéHiS-CRH), Espace et réseaux sociaux dans les montagnes suisses.
La présentation exposera les principaux résultats d’une analyse de la spatialisation des relations sociales au sein de commune de Bagnes (Canton du Valais) au XIXème siècle. L’intégration et la mise en relation des corpus de données généalogiques d’autres communes du canton au sein du Registre historique de la population valaisanne permettent aujourd’hui de comparer ces premiers résultats à ceux obtenus sur d’autres villages (Liddes). Disposer d’une telle base de données (taille de la population, profondeur généalogique, emprise régionale) offre la possibilité d’interroger la dimension spatiale selon d’autres approches et nous évoquerons quelques pistes (trajectoires résidentielles individuelles et familiales, influence de facteurs politiques...).
Cyril Grange (CNRS-Centre Roland Mousnier), Réseaux d’alliances et constellation bancaire : l’exemple des élites financières juives au XIXème siècle.
Au XIXème siècle, le recours à la parenté dans la constitution des réseaux internationaux de maisons de Haute banque répondait à des logiques économiques évidentes. Garant de relation de confiance entre partenaires, la proximité en termes de parenté permettait aussi de maintenir le capital au sein même de la famille. Les réseaux constitués par les maisons de banques alliées répliquaient fréquemment les réseaux familiaux sans que l’éloignement géographique n’apparaisse comme un quelconque obstacle. Le réseau européen des maisons de banque Königswarter qui fera l’objet de la communication est prototypique d’un schéma d’organisation articulant parenté et espace.
Samedi 6 juin, 09h30-13h00
Pietro Fornasetti (EHESS-IMAF), Mariages de « voyageurs ». Parentèle et émigration dans un village de l’arrière-pays burkinabé.
Mariages de « voyageurs ». Parentèle et émigration dans un village de l’arrière-pays burkinabé À partir de deux exemples ponctuels, tirés d’un corpus généalogique (encore en cours de constitution), cet exposé montrera qu’étudier le phénomène migratoire au prisme des réseaux de parenté permet d’ouvrir de nouvelles pistes de réflexion. Dans la zone étudiée (l’Ouest du pays bissa, au Burkina Faso), les narrations emic de la migration masculine insistent sur le caractère émancipatoire propre à l’« aventure », tout en s’inscrivant dans un cadre normatif encombré par des rapports agnatiques. Le support généalogique fait quant à lui apparaitre l’importance des mariages « au village » réalisés par de nombreux migrants, ainsi que par leurs enfants nés à l’étranger. La mise en relation de ces éléments ouvre alors une piste d’analyse relative au maintien de cette endogamie villageoise malgré l’éloignement, géographique et parfois moral, des migrants.
Miquel Figueras Moreu (EHESS-LAS), Ethnocartographie et SIG pour l'analyse de l'espace social des Eñepa (Panare) du Venezuela.
Les Eñepa sont un groupe caribe de l'interfluve du moyen Orénoque. Peu enclins à la navigation, reculés dans les sources depuis l'avancée des fronts de colonisation, la participation à des formes d'organisation supra-locales semble au premier coup d’œil fort improbable. Les données ethno-historiques montrent que malgré leur situation privilégiée au carrefour des plaines des Llanos et du bouclier guyanais, ils restèrent en marge aussi bien des marchés régionaux des îles de l'Orénoque que des réseaux d'échange de captifs mené par d'autres groupes carib avant et après la conquête (Dreyfus 1992). Tout semble indiquer qu'ils ont maintenu une stratégie que l'archéologue K Tarble (1985) a décrit comme « interfluviale forestière» : petits établissements, intégrés par une seule maisonnée, accueillant aux alentours de 80 personnes, combinant la culture de tubercules avec la chasse, la pêche et la récollection, une organisation politique dé-centralisée, un pouvoir limité et non-coercitif et un rôle commercial indirect. Cette organisation sociale disperse et indépendante aurait eu plus de chances à résister l'offensive coloniale (Mansutti 1994-96). Mais au-delà de la dispersion existent-il ou auraient-il existé des formes de liaison à plus grande échelle ?
L'ethnographie se référant aux peuples Carib hésite entre les conceptions atomistes et acéphales du
présent ethnographique (Riviere 1969, Thomas 1982, Arvelo-Jiménez 1974) et les reliques de réseaux anciens ou des formes de coopération régionales (Dreyfus 1983-84, 1992; Villalón 1983-84). Les Eñepa ont de même été appréhendés sous cette double approche : autosuffisance, endogamie et atomisme (Henley 1982 et d'une certaine manière Dumont 1978), et l'existence de réseaux régionaux de commerce, de services chamaniques, de cérémonies et de mariage (Villalón 1983-84).
Pour aborder cette discussion nous confronterons nos données recueillies sur le terrain aux outils de l'ethnocartographie et des SIG pour situer et analyser la morphologie sociale. La superposition de données relatives aux échanges matrimoniaux, les réseaux commerciaux, les invitations rituelles, les espaces de vie, les variantes dialectales donnent à voir une dimension intermédiaire. Il ne s'agit ni d'unités autosuffisantes limitées à l'échelle du village ni de réseaux régionaux, mais plutôt d'agglomérats (Rivière 1969) ou de nexus
endogames (Descola 1986).
Chloé Violon (Université Paris Ouest-Nanterre-LESC), Variabilité interannuelle du réseau d'acquisition de semences dans un village camerounais : extension géographique et soutien des utérins en situation agricole critique.
À l'extrême nord du Cameroun, dans un environnement fortement soumis à des variations saisonnières intra et interannuelles, les agriculteurs se doivent d'ajuster leurs stratégies de culture selon les conditions propres à chaque saison agricole. S'intéresser au réseau d'acquisition de semences d'un village par exemple
implique donc de considérer cette possible variabilité, que ce soit dans le choix de partenaires ou dans les modes d'opération des transactions, pour ne pas postuler a priori d'un réseau social global qui n'en serait qu'une expression conjoncturelle. A partir d'un inventaire des acquisitions de semences de 15 foyers tupuriphones sur 2 années successives (2010 et 2011), il s'agira de montrer comment les agriculteurs ont pu faire face à un grand retard des pluies la seconde année en reconfigurant leur réseau. Ils ont pu éviter les dégâts causés par la perte des premiers semis en allant chercher de nouvelles semences beaucoup plus
loin, à l'extérieur du village, et en mobilisant des parents qui, en situation d'urgence, se doivent d'aider. Ces
partenaires distants, peu utiles la première année, et figures incontournables de la seconde, ne sont autres
que les membres de la famille des épouses des chefs de foyers interrogés. Supporter les conditions climatiques difficiles de 2011 n'a donc pu se faire sans une contribution accrue des femmes parties dans leur village de naissance solliciter leurs sœurs, mère et tantes. Cet essai d'intégration de la parenté dans des analyses de réseaux non généalogiques et la volonté d'adopter une approche dynamique dans le temps et l'espace reste encore insatisfaisante par manque d'outils analytiques adéquats.